Aujourd’hui, tout le monde utilise internet de façon quasiment continue. Cependant, la transmission de données et le fait d’être connecté à un réseau mondial n’est pas sans coût environnemental. Internet pourrait se résumer à une base de données géantes, reliée aux personnes qui l’utilisent par un énorme trafic logistique qui sert également à relier les données de la base entre elles. Les appareils se connectent ensuite à internet pour avoir accès à cette base de données. Pour comprendre rapidement comment fonctionne internet [1].
Cependant, pour fonctionner, internet a besoin de beaucoup d’infrastructures, notamment pour stocker toutes ses données : c’est ce qu’on appelle les data centers [2]. Il faut également un énorme réseau de câbles et d’antennes [3] pour pouvoir relier toute la clientèle de ce dernier que ce soit en filaire/Wi-Fi ou bien en 4G/5G. Ce réseau utilise des supports, des câbles ADSL et fibre optique et enfin des antennes relais [4]. On voit également l’émergence d’autres technologies comme les satellites Starlink d’Elon Musk [5].
Toutes ces infrastructures ont un grand impact de fabrication et certaines nécessitent également une forte alimentation électrique pour fonctionner. Ainsi, on observe de plus en plus de conflits d’usage entre des datacenters très gourmands en eau et électricité [6], et les besoins aux alentours. En effet, ces infrastructures du réseau internet sont dimensionnées par les constructeurs en fonction du trafic, et notamment des pics de consommation. Ainsi, une consommation plus raisonnée baisserait la quantité de données en circulation, et donc le besoin de fabriquer et d’alimenter les infrastructures. C’est pourquoi cette section propose des démarches simples pour limiter sa consommation de données.
Pour en savoir plus sur les data centers et l’impact différent entre la 4G, le Wi-Fi et la fibre : https://www.sami.eco/blog/greenit-pollution-numerique [7].
Les données réseau les plus vertes étant celles qu’on ne consomme pas, il est également possible de :
- transférer des données par clé ou par câble USB, ce qui ne sollicitera pas les réseaux.
- couper le réseau de son téléphone pour éviter les transferts automatiques des applications en arrière-plan.
- couper sa box pendant la nuit ou quand on s’absente en vacances.
Et pour finir, contrairement à une idée reçue, jouer aux jeux vidéo en ligne consomme relativement peu de données. En effet, les informations échangées avec les serveurs et les autres joueurs se doivent d’être très optimisées pour garantir une expérience de jeu en temps réel satisfaisante, et ne rentrent donc pas dans les mêmes conditions qu’un visionnage de film en streaming. Une étude a ainsi montré que jouer en ligne consomme de 5 Mo à 300 Mo par heure et par joueur [8], un jeu de stratégie à 2 joueurs consommant beaucoup moins qu’un jeu de tir en équipe. On est donc bien loin d’une plateforme comme Netflix dont la bande passante peut aller de 300 Mo à 11.5 Go par heure, selon la qualité d’image [9].
[1] – “Comment ça marche internet ?”, Coursinfo.fr (consulté le 14/09/24)
[2] – Alizée Colin, “Datacenters : quelle part dans la pollution numérique ?”, Le Bon Digital, 25/08/2021 (consulté le 14/09/24)
[3] – Jean Mouchet, “Réseau internet : quelles différences entre ADSL, fibre optique et câble coaxial ?”, Echosdunet.net, 08/08/2024 (consulté le 14/09/2024)
[4] – Damien Olivier et Anaïs, “Impact carbone de la connexion à internet”, Note technique sur l’impact carbone de la connexion à internet, 09/2020 (consulté le 14/09/2024)
[5] – “Les menaces de Starlink sur l’environnement et l’espace”, RTBF, 07/11/2022 (consulté le 14/09/2024)
[6] – Fabien Benoit, “Data centers : leur consommation d’eau va exploser”, Reporterre : le média de l’écologie, 30/01/2024 (consulté le 14/09/2024)
[7] – Louise Esperou, “GreenIT & pollution numérique : définition, responsabilité, solutions”, Sami, 12/03/2024 (consulté le 14/09/2024)
[8] – Samuel Stewart, “How Much Data Does Online Gaming Use?”, GamingScan, 10/01/2022 (consulté le 21/12/2024)
[9] – Joe Hindy, ”How much data does Netflix use?”, Android Authority, 12/12/2023 (consulté le 21/12/2024)
1 – Pour consulter des vidéos, j’utilise une résolution adaptée à mon usage.
Selon le Shift Project, la vidéo est responsable de 80% des flux internet [1] [2] (60% de vidéos consommées pour du divertissement ou de la publicité, et 20% d’usages comme la vidéosurveillance), c’est donc principalement le loisir du streaming vidéo qui explique le dimensionnement de plus en plus grand des infrastructures constituant internet. Ces différentes vidéos sont à peu près également réparties entre :
- les “tubes”, sites de vidéos en ligne, principalement dominés par YouTube, mais qui comprend également Twitch pour le gaming,
- les chaînes de vidéo à la demande (VOD) telles que Netflix, Amazon Prime, etc,
- les réseaux sociaux,
- la pornographie,
- diverses vidéos comme celles de la télésurveillance.
Lorsque l’on regarde une vidéo en streaming, on demande à un serveur dédié de nous envoyer des paquets de données en continu [3]. Or plus la résolution de la vidéo est élevée, plus la quantité de bande passante nécessaire pour transporter ces paquets augmente.
Par exemple, lorsque la résolution d’une image augmente par 2, elle le fait en longueur et en largeur, l’image finale est donc 4 fois plus grande, et peut représenter jusqu’à 4 fois plus de données à faire transiter. Pour une vidéo d’une heure, cela passerait ainsi de 0,3 Go à 7 Go de téléchargement selon la résolution [4], soit un facteur d’environ 20 entre une faible et une haute résolution.
Différentes résolutions d’écrans, source Humble Bundle
De plus, les hautes résolutions n’ont d’intérêt que sur des images très détaillées, ou sur un très grand écran. Ainsi, regarder une image en 1080p ou 720p sur un téléphone fournit une expérience très similaire entre ces résolutions. La 4k ne présente quasiment aucun intérêt, l’œil humain voyant difficilement la différence avec le 1080p sur un petit écran. Pour aller plus loin, on peut constater qu’utiliser du 480p voire 360p pour certains contenus, comme des interviews ou des dessins animés au graphisme moins détaillé, ne sera pas gênant. Et si l’on veut seulement écouter le son, autant utiliser la plus basse résolution comme le 144p ou 240p.
[1] – Jean-Noël Geist, “« Climat : l’insoutenable usage de la vidéo en ligne » : le nouveau rapport du Shift sur l’impact environnemental du numérique”, The Shift Project, 11/07/2019 (consulté le 14/09/2024)
[2] – Hugo Dabas, “Streaming : comment réduire son impact environnemental ?“, L’info durable, 05/10/2021 (consulté le 14/09/2024)
[3] – “Qu’est-ce que le streaming ?”, CloudFlare (consulté le 14/09/2024)
[4] – “Comment contrôler la quantité de données utilisée par Netflix”, Netflix (consulté le 14/09/2024)
2 – Pour le son, j’utilise des solutions adaptées.
Un fichier vidéo, qu’il soit stocké en ligne ou non, est composé de 2 types de données : les images et le son. Par exemple pour le téléchargement d’un film de 1h, le son aura généralement un poids d’environ 50 Mo, alors que la vidéo pourra varier de 200 Mo à 7000 Mo selon la résolution [1].
Comment choisir son forfait cellulaire au Canada en 2024, source Planhub
Ainsi, si on écoute un concert ou un podcast pendant que l’on fait autre chose sans regarder l’image, le téléchargement de ces données visuelles correspond à de la bande passante utilisée inutilement. Ce sont donc des infrastructures réseaux (data center, réseaux, boxes internet…) qui sont sur-sollicités par rapport à l’usage qui en est fait.
C’est pourquoi il est préférable d’utiliser des solutions dédiées pour la consommation de son, comme par exemple des applications de musique ou de podcast. Ceux-ci ne téléchargeront jamais d’image, et pour un fichier que l’on écoute souvent, ces logiciels offrent la possibilité de les garder en cache, c’est-à-dire de ne pas les télécharger à nouveau à chaque écoute.
Dans le cas de l’écoute à partir de vidéo en ligne, comme expliqué précédemment, les images représentent la majeure partie des données téléchargées, c’est pourquoi il est important de réduire la qualité de l’image au minimum, soit 144p ou 240p pour ainsi réduire au maximum le téléchargement.
[1] – “Comment contrôler la quantité de données utilisée par Netflix”, Netflix (consulté le 14/09/2024)
3 – Je privilégie la connexion filaire au Wi-Fi, et le Wi-Fi à la 4G/5G.
Pour utiliser internet, on a besoin de se connecter à une box ou aux antennes réseau. De nombreuses solutions existent, avec ou sans fil, mais elles n’ont pas du tout les mêmes impacts [1]. Utiliser des connexions sans fil implique qu’il faut des émetteurs / récepteurs des deux côtés de la liaison, ce qui augmente donc la quantité de matériel nécessaire pour fonctionner ainsi que la quantité d’électricité pour les alimenter. De plus, pour les connexions sans fil, plus on utilise une technologie fonctionnant à grande distance de son antenne relais, et plus les impacts sont importants du fait de la complexité de la technologie et de la puissance requise pour alimenter ce réseau.
Utiliser un câble ethernet pour se connecter à sa box est le meilleur choix quand on le peut : la connexion garantit une qualité et une rapidité optimale, et ne nécessite pas d’émetteur / récepteur sans fil supplémentaire.
Ensuite, le Wi-Fi a été conçu pour les usages sans fil à courte distance, à quelques mètres de sa box. Celle-ci est connectée à internet via des câbles ADSL ou fibre optique, elle profite donc d’un débit très optimisé, elle se connecte ensuite en Wi-Fi vers nos appareils via un signal de faible puissance, nécessitant donc peu d’alimentation pour fonctionner. Mais plus on s’éloigne de la borne, et moins la connexion est efficace.
Puis, il y a les antennes 4G ou 5G qui sont des relais couvrant la quasi-totalité du pays, et qui nécessitent donc de grands projets de déploiement et une grande puissance d’alimentation pour couvrir de longues distances.
Carte des antennes 4G,5G autour de Paris, source Ariase
À noter que lorsqu’un train propose le Wi-Fi, celui-ci est en fait connecté à des pylônes 4G / 5G installés régulièrement le long des voies [2], on n’utilise donc pas un Wi-Fi aussi optimisé qu’à la maison, mais une très grosse infrastructure qu’il a fallu construire pour cet usage. Pour le Wi-Fi dans les avions, on a recours à des satellites [3], une solution qui est donc encore plus impactante.
En résumé : la connexion filaire nécessite la construction de moins de matériel et la consommation de moins d’électricité que la connexion Wi-Fi, qui elle-même en nécessite moins que la 4G/5G. D’où l’ordre de préférence à privilégier : filaire > Wi-Fi > 4G/5G.
[1] – Chris Hoffman, Nick Lewis, “Wi-Fi vs. Ethernet: How Much Better Is a Wired Connection?”, How-To Geek, 10/02/2023 (consulté le 14/09/2024)
[2] – “SNCF INNOVE – LE Wi-Fi À BORD DES TGV, COMMENT ÇA MARCHE ?”, Groupe SNCF, 16/02/2023 (consulté le 14/09/2024)
[3] – Marine Cestes, “Comment fonctionne le wifi dans un avion ?”, Ça m’intéresse, 10/06/2024 (consulté le 14/09/2024)
4 – Je désactive les mises à jour automatiques.
Les mises à jour consomment de la bande passante pour être téléchargées. Or les mises à jour (MAJ) automatiques se lancent sans que l’on donne notre accord et donc sur des jeux auxquels on n’avait pas forcément prévu de jouer ou rejouer. Cela consomme alors inutilement de la bande passante. Il est donc préférable de les désactiver et de ne mettre à jour que les jeux auxquels on joue actuellement.
Malgré ses années d’existence, Steam ne propose toujours pas de solutions pour stopper les MAJ automatiques pour l’ensemble des jeux. Il existe plusieurs solutions pour y parer assez facilement :
- La plus évidente, mais fastidieuse : Désactiver les MAJ automatiques jeu par jeu.
- Comme c’est long, pour ne pas désactiver les MAJ de toute sa bibliothèque, une stratégie peut être de le faire uniquement pour les gros jeux aux MAJ très lourdes, de quelques Go à plusieurs dizaines de Go.
- Si vous jouez au jeu de manière occasionnelle, vous pouvez désactiver sa MAJ automatique pour ne la faire que quand vous relancez le jeu.
- La finaude : Activer la programmation des MAJ automatique dans les paramètres de Steam en indiquant une heure à laquelle votre ordinateur est toujours éteint : ainsi, les MAJ ne se déclencheront automatiquement qu’à cette heure-ci, et ne se feront pas puisque votre ordinateur sera éteint. Cela ne vous empêche pas de les lancer manuellement pour un jeu si besoin.
- La bonne pratique de base : Désinstaller les jeux que vous n’utilisez plus : en plus d’économiser la place sur votre disque dur, cela évite de faire des MAJ inutiles puisque les MAJ ne se font évidemment que sur les jeux installés.
Lien pour désactiver les mises à jour automatiques sur diverses plateformes : Steam [1] (autre lien [2]), Epic Games [3], Playstation Store [4], Xbox Store [5], Nintendo Store [6], Google Play Store [7], Apple [8].
Attention toutefois, ce conseil est surtout valable pour les jeux ! Votre système d’exploitation et vos autres logiciels peuvent régulièrement bénéficier de mises à jour de sécurité ou d’amélioration des performances, ce qui est important pour votre ordinateur.
[1] – “Gestion des téléchargements et des mises à jour de Steam”, Support Steam (consulté le 14/09/2024)
[2] – “Comment empêcher Steam de mettre à jour automatiquement les jeux”, Informatique Mania (consulté le 14/09/2024)
[3] – “Comment activer ou désactiver les mises à jour automatiques dans le lanceur Epic Games ?”, Epic Games (consulté le 14/09/2024)
[4] – “Comment configurer les téléchargements et mises à jour automatiques sur les consoles PlayStation”, PlayStation (consulté le 14/09/2024)
[5] – “How to TURN OFF Games & Apps Automatic Updates in XBOX Series / XBOX One Consoles”, Vicky’s Blog, 08/07/2021 (consulté le 14/09/2024)
[6] – “Tuto Nintendo Switch. Comment empêcher la mise à jour automatique des jeux ?”, Ouest France Gaming, 02/12/2021 (consulté le 14/09/2024)
[7] – “Mettre à jour le Play Store et les applications sous Android”, Aide Google Play (consulté le 14/09/2024)
[8] – “Mettre à jour des apps manuellement sur votre appareil Apple”, Apple, 04/04/2024 (consulté le 14/09/2024)