1 – Hardware : le fort impact du matériel

Table des matières

En premier lieu, on pourrait se demander : “Mais pourquoi réduire l’impact écologique du jeu vidéo ? Est-ce vraiment si important que ça ?”.

Il y a relativement peu d’études qui répondent à cette question, car le média est encore jeune, et beaucoup des matériels du gaming ne servent pas qu’à jouer.

Néanmoins, de plus en plus d’études pointent la responsabilité grandissante du numérique en général, qui représenterait plus de 4% des émissions de gaz à effet de serre mondiaux, soit plus que l’aviation, avec des perspectives de croissance gigantesques.

En effet, la création et l’utilisation de ces matériels implique de nombreuses activités polluantes, comme l’extraction des ressources pour créer nos machines et jeux, ainsi que l’énergie utilisée pour leur fabrication et distribution, puis l’électricité consommée pour jouer avec nos consoles/ordinateurs/téléphones, et enfin le recyclage de tout ce joli monde.

Une étude récente [1] estime à 81 millions de tonnes de CO2 l’impact annuel de l’industrie du jeu vidéo dans le monde, ce qui équivaut aux émissions du 45ème pays le plus pollueur en 2022 [2]. Ce nombre serait bien plus grand en prenant en compte aussi l’énergie utilisée en jouant. Et il ne va faire que s’accroître avec les années si ce média continue de se populariser, et que nos machines et jeux deviennent de plus en plus gourmands.

Le plus important est la fabrication de ce matériel qui nous permet de jouer : console, ordi, écran, ou bien télévision.
En France, c’est nettement le cas, loin devant leur consommation électrique.

Par exemple, d’après cette étude de 2023 [3], corroborée par cet article de 2022 [4] : “La production d’ordinateurs portables représente 75 à 85% de leur empreinte carbone totale”. On peut tabler sur les mêmes ordres de grandeur pour d’autres matériels (PC, smartphones, consoles) du fait de leur nature et leur composition similaires.

Graphique tiré de notre brochure

Dans des pays dont la production d’électricité émet plus de gaz à effet de serre que la nôtre, notamment en raison de centrales électriques au charbon, il y aura beaucoup plus d’émissions liées à l’utilisation pour une même durée de jeu.

Maintenant que l’ordre de grandeur est établi, que peut-on faire à l’échelle individuelle ? Voici les principaux gestes classés du plus au moins important.

[1] – “Game Industry Net Zero Snapshot 2023 Overview”, Afterclimate, 2023 (consulté le 25/01/2025)
[2] – “CO2 Emissions by Country”, Worldometers, 2023 (consulté le 25/01/2025)
[3] – Arjan van den Oever, “Quelle est l’empreinte carbone d’un ordinateur portable ?”, Circlewise, 07/2023 (consulté le 25/01/2025)
[4] – “Environmental impact of IT: desktops, laptops and screens”, University of Oxford, 13/04/2022 (consulté le 25/01/2025)

1 – Je n’achète que du matériel que je vais vraiment utiliser

Si la fabrication de matériel est le plus impactant, alors réduire, voire refuser d’en acheter est l’action la plus importante. Bien sûr, tout dépend du besoin de chaque personne, et il s’agit alors de se poser les bonnes questions : “Ai-je vraiment besoin de 2 écrans ?”, “Est-ce qu’il faut obligatoirement une TV dans chaque pièce ?”, “Est-ce que je joue vraiment à toutes mes consoles ?”, “Est-ce que je peux emprunter la Switch de mon pote au lieu d’en acheter une ?”.

Pour se poser les bonnes questions, il existe la méthode BISOU, bien expliquée par les écoloHumanistes ici [1] :

Tout équipement refusé permet d’éviter son impact environnemental, mais aussi social. Par exemple, le cobalt, élément précieux utilisé pour les batteries de nos machines de jeux, provient majoritairement du Congo, où 40 000 enfants travaillent dans des mines dans des conditions très dangereuses et illégales [2]. Le cobalt fait aussi partie d’une liste rouge de ressources pouvant disparaître d’ici la fin du siècle [3]. Si on continue d’acheter et de produire de plus en plus, ces matières premières disparaîtront en même temps que notre activité favorite, et entraîneront surtout plus de conflits géopolitiques.

La publicité n’aide pas en cela, elle qui nous pousse à toujours nous équiper davantage, à acheter la meilleure carte graphique ou les dernières consoles.
Réussir à éviter ces pulsions d’achat et faire le point sur ce dont on a vraiment besoin est l’étape la plus importante et difficile. Par exemple, dans la plupart des cas, un ordinateur milieu de gamme peut suffire à nos besoins : tâches de bureau et du quotidien, et faire tourner la plupart des jeux.

[1] – “La méthode BISOU”, Les écolohumanistes, 2020 (consulté le 25/01/2025)
[2] – Vincent Courboulay, “40 000 enfants travaillent toujours dans les mines pour les batteries des véhicules électriques.”, Institut du Numérique Responsable, 09/07/2020 (consulté le 25/01/2025)
[3] – Nastasia Michaels, “Recyclons nos appareils plutôt que de puiser des ressources dans les mines, prônent des chercheurs”, GEO, 09/05/2022 (consulté le 25/01/2025)

2 – Je fais durer mon matériel

Une fois son matériel acheté, le but est de le faire durer le plus longtemps possible.

Pour cela, il faut faire attention à le protéger et ne pas l’abîmer, bien le nettoyer, faire les mises à jour système, ou ne pas le laisser allumé sans raison. Plein de conseils sont prodigués dans ces sites : pour les consoles ici [1], et pour les ordinateurs là [2].

En cas de souci, faire réparer son ordi en boutique ou bien dans un Repair Café, plutôt que le jeter, est le 1er réflexe à avoir. L’impact de remplacer une pièce est beaucoup moins important que de changer de machine, et peut s’avérer moins cher.

De plus, en France, une partie du coût de réparation est prise en charge depuis 2022 par l’État, sans aucune démarche à faire (le montant est déduit automatiquement de la facture). De quoi faciliter financièrement la réparation ! Pour voir la liste des objets et montants éligibles, c’est par ici [3].

Cette problématique concerne surtout les smartphones, qu’on remplace tous les 2,5 ans en France d’après l’Ademe [4]. Ceci dit, les ordinateurs fixes et consoles de jeux, conservés plus de 6 ans en moyenne, sont moins souvent utilisés que nos téléphones, et plus souvent collectionnés et oubliés dans des placards.

Pour faire durer son matériel, c’est aussi plus simple si ledit matériel est durable à la base. Pour cela, on peut commencer par regarder son indice de réparabilité (une note sur 10 lancée en 2024 en France).

Source : ministère de la Transition écologique

Certains sites permettent aussi de voir des comparatifs de durabilité entre les smartphones (sur Frandroid par exemple) ou les ordinateurs (sur Les Numériques) : est-ce que les pièces sont réparables facilement ? Est-ce que le système d’exploitation va être mis à jour longtemps ? Les commentaires d’achat peuvent aussi vous éviter des mauvaises surprises, d’autant plus fiable si plusieurs personnes indiquent un même problème (batterie qui se vide vite, joystick qui drifte, etc.).

Une autre pratique pertinente pour tous types d’équipements électroniques est de préférer acheter du matériel de “bonnes” marques (marques historiques et reconnues) plutôt que de marques bas de gamme. Bien que plus cher à l’achat, l’investissement sera en effet rentabilisé sur le long terme car le matériel comporte des composants de meilleure qualité et dure plus longtemps. Notre exemple de parcours d’achat d’un smartphone peut aider en ce sens.

Pour les consoles, vu qu’il y a moins de choix, notre conseil serait d’attendre quelques mois voire années afin de vérifier si les premiers modèles rencontrent des défauts ou non (comme les premières Xbox 360 et PS3).

Concernant les batteries des téléphones et ordinateurs portables, il est préférable, pour les préserver, de garder une charge comprise entre 20 et 80% de la batterie [5]. En effet, une décharge complète, autant qu’une charge trop longue à 100%, peuvent détériorer cette dernière. Il vaut mieux également ne pas exposer les téléphones à des températures trop extrêmes [6] et ne pas avoir une trop forte utilisation quand ils sont en recharge.

Pour éviter d’acheter des disques durs externes pour le stockage, il vaut mieux désinstaller ses jeux pour faire de la place. Bien sûr, le mieux est de choisir les jeux auxquels on ne rejouera pas, pour ne pas avoir à les réinstaller plus tard, et économiser ainsi de la bande passante.

[1] – “Fais durer ta console de jeux”, Protégez-Vous, 01/05/2024 (consulté le 25/01/2025)
[2] – “Fais durer ton ordinateur portable”, Protégez-Vous, 12/10/2022 (consulté le 25/01/2025)
[3] – “Evolutions-2024-du-Bonus-Reparation”, Ministère de l’économie, 2024 (consulté le 25/01/2025)
[4] – “Etude ADEME – Arcep sur l’empreinte environnementale du numérique en 2020, 2030 et 2050”, ADEME, 13/03/2023 (consulté le 25/01/2025)
[5] – Corentin Bechade, “Le bon geste : bien charger sa batterie pour faire durer son téléphone”, Les Numériques, 06/03/2024 (consulté le 25/01/2025)
[6] – Romain Vitt, “Batteries de smartphones : nos 5 conseils pour allonger leur durée de vie !”, Phonandroid, 02/03/2018 (consulté le 25/01/2025)

3 – Je privilégie l’occasion, le reconditionné ou l’échange

“Si je n’achète jamais neuf, est-ce que j’évite l’impact de la fabrication ?” → oui, mais c’est plus compliqué que ça.

Il est clair qu’acheter une console d’occasion évite cet impact, même en comptant la potentielle livraison à distance, négligeable dans le calcul global.

En achetant reconditionné par contre (voir liste d’outils concrets en fin d’article), des ressources nouvelles ont été ajoutées au produit original pour le remettre quasi à neuf.

Ceci dit, l’impact global d’un matériel reconditionné est en moyenne réduit de 90 % par rapport à sa fabrication, d’après une étude de l’Ademe publiée en 2022 [1], qui a fait son analyse sur les ordinateurs, tablettes et smartphones :

On peut se dire que ce nombre serait similaire pour les consoles.

Une question nous brûle néanmoins les lèvres : si tout le monde attendait pour acheter d’occasion, est-ce que ça ne ferait pas écrouler l’industrie ? Eh bien dans ce cas précis, sûrement. Mais on imagine qu’il existera toujours des gens pour acheter du matériel neuf.

Dans l’idéal, au lieu de fabriquer 100 millions de Playstation 5, il suffirait d’en fabriquer 50 millions, qui seront plus souvent utilisées et échangées. Cela permettrait en plus de créer des emplois liés à la réparation et au réemploi, valorisés et non délocalisables. L’objectif du Ministère de la Transition écologique en 2023 était de créer 500 000 emplois autour de l’économie circulaire d’ici 2030 [2] et c’est par ce genre d’initiatives qu’on pourrait y arriver.

D’ailleurs, pour trouver un endroit près de chez soi afin de “consommer durablement” (louer, partager, réparer, échanger…), cette carte interactive est très bien faite : Les bonnes adresses pour mieux consommer [3].

En appliquant ces 3 premiers conseils (acheter moins, faire durer et privilégier l’occasion), un point très important se révèle : le porte-monnaie s’en porte mieux, sans forcément sacrifier la qualité ou la quantité de jeu.

[1] – Amélie, “L’impact environnemental du reconditionné.”, Back Market et ADEME, 27/06/2023 (consulté le 25/01/2025)
[2] – “L’économie circulaire”, Ministères Aménagement du territoire Transition écologique, 08/10/2024 (consulté le 25/01/2025)
[3] – “Les Bonnes adresses pour mieux consommer”, Epargnons nos ressources (consulté le 25/01/2025)

4 – J’achète mes jeux en dématérialisé plutôt qu’en boîte

Pour se procurer un jeu, deux méthodes principales existent : l’achat en dématérialisé ou en boîte. Alors, vaut-il mieux privilégier le téléchargement, ou l’achat de boîtes en magasin ?

Encore une fois, la réponse dépend de plusieurs facteurs. Ici les deux principaux sont : la taille du jeu, et le temps passé à jouer avec. Une étude de 2020 a très bien analysé ce sujet pour les consoles Playstation [1], mais pour commencer, il faut déjà comparer la “vie” des jeux en boîte et dématérialisés.

D’un côté, un jeu en boîte implique qu’il a fallu construire cette boite ainsi que son contenu (DVD, Blu-Ray, cartouche, …). Il faut donc des matières premières comme du plastique et divers matériaux, des usines d’impression, des cargos et des camions pour les acheminer au magasin, puis souvent une voiture pour aller l’acheter. Puis sa fin de vie en tant que déchet, recyclé si possible. Il y a donc de la pollution minière, plastique, de transport, et d’énergie à l’usage.

De l’autre, un jeu dématérialisé n’est uploadé qu’une fois sur chaque plateforme de jeu (Steam, Good Old Games, itch.io, Playstation Network…), il n’y a pas de matière à extraire, ni de fin de vie. Le coût côté joueur est surtout dû au téléchargement du jeu. Cela semble beaucoup moins impactant sur le papier, mais il y a aussi le coût des serveurs pour stocker tous ces jeux et l’infrastructure internet, qui ne cessent de grandir.

Sur les plateformes de vente dématérialisées les plus populaires (Steam, Epic, PSN…), un problème non négligeable est qu’on ne possède pas vraiment les jeux en les achetant : si un jour Steam ferme ses portes, tous les jeux en votre “possession” seront perdus.

Une loi va d’ailleurs être mise en place à partir de 2025 pour obliger ces plateformes à distinguer les achats réels des licences (plus d’infos dans cet article [2]).

Pour vraiment posséder des jeux dématérialisés, mieux vaut privilégier GOG ou itch.io.

Alors, boîte ou dématérialisé ? Cet article de 2023 [3] analysant plusieurs études (dont l’étude Playstation ci-dessus) arrive à la conclusion que les jeux en boîte valent surtout le coup pour les très gros jeux, évitant ainsi des téléchargements lourds, mais que “même si les études ont trouvé quelques cas spécifiques où le disque était un peu plus écologique que le téléchargement, la tendance globale indique clairement que la distribution digitale réduit les émissions de CO2.”.

Aslan 2020, page 251 (les parties coloriées indiquent où c’est le plus “écolo” de jouer)

Bien sûr, ce sont des études difficiles à effectuer, et réalisées sur un autre territoire (Grande-Bretagne), mais on peut en tirer quelques pistes :

  1. Un jeu en boîte ne vaut le coup que pour les jeux très lourds, et si on y joue assez bien sûr. C’est encore mieux s’il n’y a pas de grosse mise à jour à télécharger.
  2. Si vous achetez une boîte de jeu d’occasion et que vous la faites tourner à vos connaissances, son impact sera amorti (sauf si, encore une fois, il y a une mise à jour de 100 Go à chaque nouveau propriétaire).
  3. Pour le reste, mieux vaut y jouer en dématérialisé, surtout si on vit dans un pays avec une connexion assez rapide (ce qui est le cas en France).

[1] – Joshua Aslan, “Climate change implications of gaming products and services”, University of Surrey, 17/11/2020 (consulté le 23/02/2025)
[2] – Kyujilo, “Steam : vous n’achetez pas vos jeux, mais juste une licence d’utilisation”, Gamekult, 14/10/2024 (consulté le 23/02/2025)
[3] – Ben Abraham, “Can we put a number on the game industry’s annual GHG impact? Part 2 – Disc & Digital Distribution”, Greening the Games Industry, 07/07/2023 (consulté le 23/02/2025)

5 – Je donne une nouvelle vie aux objets que je n’utilise plus

Des consoles, ordinateurs, smartphones et jeux qui prennent la poussière chez nous, même si nous n’avons trouvé aucun chiffre sur le sujet, ça nous est a priori toutes et tous arrivé. Que ça soit pour la collection, par valeur sentimentale, ou juste par oubli, c’est autant d’objets qui se retrouvent inutilisés.

Surtout que le recyclage des déchets électroniques est encore faible dans le monde [1], bien que le pourcentage en France semble assez élevé : 77 % d’après l’Ademe en 2020 [2].

Pour chaque objet encore fonctionnel, on peut se poser les questions suivantes : “est-ce que je l’ai utilisé depuis un an ?”, “Est-ce que je suis sûr de l’utiliser à l’avenir ?”, “Ai-je vraiment besoin/envie de cette collection ?”, “Est-ce que ça pourrait rendre une autre personne heureuse ?”.

Tout le monde a des collections chez soi (livres, BD, vinyles, jeux…), et loin de nous l’idée de culpabiliser les gens qui font ça (on en a aussi). Ceci dit, faire tourner ces œuvres, les prêter, les vendre ou les donner, nous paraît un bon moyen de limiter leur impact, et surtout de faire vivre, de partager l’art.

Pour ce qui est du matériel non fonctionnel, une donnée existe : environ 60 % des gens conservent leurs tablettes, ordinateurs et smartphones usagés dans leurs domiciles (étude INSEE 2022 [3]).

Le bon geste est alors de les revendre, les donner à des proches ou à des associations ou entreprises spécialisées dans le reconditionnement ou le don pour leur donner une seconde vie.
Un site regroupe justement tous les lieux spécialisés sur le sujet en France : Ecosystem [4].

L’idéal est donc de faire vivre un même matériel le plus longtemps possible afin que son impact soit amorti.

[1] – Vanessa Forti, “Le volume de déchets électroniques explose et leur taux de recyclage reste ridicule”, The Conversation, 18/08/2020 (consulté le 23/02/2025)
[2] – “Équipements électriques et électroniques (EEE)”, Ademe, 2022 (consulté le 23/02/2025)
[3] – “Pour les acheteurs d’équipement numérique, le prix compte plus que l’efficacité énergétique”, Insee, 12/06/2023 (consulté le 23/02/2025)
[4] – “Donner une seconde vie à mon appareil”, Ecosystem, 2025 (consulté le 23/02/2025)

6 – J’utilise un écran d’une taille raisonnable

L’impact environnemental des écrans est loin d’être négligeable. Comme les ordinateurs, ils consomment des matières premières, de l’électricité, et leur fin de vie est compliquée à gérer. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que l’impact d’un écran est proportionnel à sa taille : un écran de 60 pouces consomme par exemple 6 fois plus qu’un écran de 20 pouces [1].

Au moment de s’équiper, on peut donc se poser les questions suivantes : “Ai-je vraiment besoin d’un si grand écran ? Ou de plusieurs écrans ?”.

[1] – Sophie Kloetzli, “Calculez l’empreinte écologique de vos écrans”, The Conversation, 28/09/2018 (consulté le 23/02/2025)

7 – J’utilise le cloud gaming judicieusement

Le cloud gaming semble être une solution idéale sur le papier : on “reçoit” le jeu chez soi via le réseau et il suffit souvent d’un simple écran.

Est-ce donc la fin des ordis de gamers ultra optimisés et gourmands ? Pas encore.

Un jeu en cloud gaming a en fait un impact qui grandit proportionnellement avec le temps pendant lequel on y joue [1]. 

Cette étude date de 2020, et bien sûr les chiffres pourront évoluer, mais à l’heure actuelle, il est préférable de jouer en dématérialisé qu’en cloud gaming (cf partie 1-4).

Aslan 2020, page 251 (les parties coloriées indiquent où c’est le plus “écolo” de jouer)

Pour l’exemple, si on joue plus de 5h à un jeu qui pèse 20 Go, alors mieux vaut le télécharger pour de bon. Et on peut ajouter 5h pour chaque tranche de 20 Go : pour un jeu de 100 Go, le cloud gaming vaut le coup jusqu’à 25h de jeu environ.

C’est donc plutôt une solution pour essayer des jeux, un peu comme des démos.

Ceci dit, c’est une solution coûteuse : le streaming pose des contraintes de fluidité et de réactivité qui nécessitent des installations réseau de très haut débit constant, pas forcément accessibles partout. Si ce mode de jeu devenait prépondérant, une étude indique que l’empreinte carbone pourrait plus que doubler d’ici 10 ans [2].

[1] – Ben Abraham, “Can we put a number on the game industry’s annual GHG impact? Part 2 – Disc & Digital Distribution”, Greening the Games Industry, 07/07/2023 (consulté le 23/02/2025)
[2] – Mathieu Brand, “Quelle empreinte carbone pour l’industrie des jeux vidéo ?”, Rubrique “Toujours la même histoire, Carbo, 11/2024 (consulté le 23/02/2025)