En France, l’électricité est peu carbonée. Ainsi, l’alimentation du matériel pendant toute sa durée de vie a moins d’impact que sa fabrication, et représente environ 20% de cet impact global (comme indiqué dans la partie 1) : ce n’est donc pas négligeable.
Graphique tiré de notre flyer (10% de la consommation électrique en France vient du numérique)
De plus, tous les appareils ne consomment pas autant pour le même temps d’utilisation. C’est pourquoi il est non seulement important de se renseigner sur la puissance de l’appareil, mais il est aussi utile de chercher à baisser sa consommation électrique. Pour cela, des moyens simples existent !
1 – Éteindre et mettre en veille
Les appareils en veille consomment beaucoup moins que lorsque nous les utilisons. Dans ce mode, les fonctions des appareils sont au ralenti, mais nous permettent de rallumer le matériel plus rapidement que s’il était complètement éteint. Par exemple, une XBox Series X [1] consomme 153 W lorsqu’on y joue et 13 W en veille, soit plus de 10 fois moins.
Néanmoins cette consommation de veille est loin d’être nulle. En France, la consommation des appareils en veille représente 5% de la consommation annuelle des ménages [2]. C’est pourquoi il est préférable d’éteindre complètement les appareils ; sur certaines machines, cela n’est pas très intuitif et passe par l’utilisation d’un mode type “économie d’énergie” : par exemple, en reprenant l’exemple de la XBox Series X ci-dessus, ce mode ne consomme plus que 0,5 W. Ceci augmentera le temps de redémarrage, mais permettra des économies d’énergie et financières non négligeables.
Comparaison consommations moyennes par console, comment ça marche 2022
Toutefois, le mode veille reste quand même très utile et conseillé lorsque l’on quitte son ordinateur pour une courte durée (jusqu’à quelques heures max).
Il est également possible de couper la connexion réseau pour faire des économies de transfert de données, ceci étant surtout valable pour nos téléphones dont beaucoup d’applications continuent à fonctionner même quand ils sont dans nos poches.
[1] – “À propos des options d’alimentation sur Xbox One et Xbox Series X|S”, Microsoft, 2025 (consulté le 23/02/2025)
[2] – “Réduire votre consommation d’énergie : les gestes utiles”, EDF Particulier, 2025 (consulté le 23/02/2025)
2 – Débrancher les prises
Une fois mis en veille, un appareil n’est pas totalement éteint : en effet, les appareils électroniques sont de plus en plus complexes, constamment connectés à Internet, et les affichages des constructeurs n’expliquent pas toujours bien ce qui continue de fonctionner ou non. Mais il est certain qu’avec le temps, cela représente une quantité d’électricité non négligeable. De plus, comme on l’a déjà vu, il n’est pas bon pour un appareil avec une batterie (smartphone ou ordinateur portable) de rester branché.
La solution ? Brancher ses appareils à une multiprise avec interrupteur et simplement éteindre la multiprise quand on ne les utilise pas. Simple et économique : quand ils sont débranchés, on a l’assurance qu’ils ne consomment rien !
Par exemple, il est possible d’économiser environ 25% de la consommation électrique d’une box internet en l’éteignant la nuit selon l’ADEME [1]. Un geste plus impactant que de laisser leur veille s’activer au bout de plusieurs heures d’inactivité, bien que ce mode veille soit régulé pour ne pas trop consommer depuis 2025 [2].
[1] – “20 solutions pour réduire sa consommation d’électricité”, ADEME, 27/11/2024 (consulté le 21/03/2025)
[2] – Sarah, “Quelle est la consommation d’une box internet ?”, Ekwateur, 07/11/2023 (consulté le 21/03/2025)
3 – Privilégier du matériel ayant une bonne étiquette énergétique
Les appareils ne consomment pas tous la même quantité d’électricité : une recharge de téléphone consomme moins d’électricité que passer le même temps à jouer sur une console, et encore moins que celui passé à jouer sur un ordinateur de gamer. Par exemple, un ordinateur ultra gamer consomme 6 fois plus qu’un ordinateur classique, et 10 fois plus qu’une console [1].
Il est donc important de privilégier du matériel avec une bonne efficacité énergétique, adaptée à vos besoins. Par exemple, si vous n’êtes pas consommateur de jeux AAA, autant privilégier un matériel peu consommateur plutôt que le dernier matos à la mode qui vient de sortir.
Sur certains produits comme les écrans ou les téléviseurs, il existe une étiquette énergie [2] obligatoire en Europe qui leur est associée. Elle va de A à G. Quand le budget le permet, il est donc préférable de privilégier les appareils avec une note la plus proche possible de A. Cette étiquette permet de savoir rapidement si un équipement consomme beaucoup d’énergie ou non. Pour un même type de technologie utilisée (OLED, LCD, LED et plasma), généralement plus l’écran est grand et a une résolution élevée, et plus il consomme.
La nouvelle étiquette énergie, source Ademe
Pour les autres produits comme les téléphones, consoles ou ordinateurs, il n’y a pas d’obligation d’une telle étiquette. Si vous en avez le temps et le courage, la solution est de faire ses propres recherches. Des sites comparatifs peuvent vous aider dans cette démarche (exemple [3] ou voir notre parcours d’achat d’un smartphone).
La puissance est exprimée en Watts, par exemple la Switch en jeu est à 10W, alors que la PS5 est plutôt autour de 200W, donc pour un même temps de jeu c’est 20 fois plus d’électricité consommée.
Une règle approximative est que plus le matériel est high-tech, plus il permet de jouer à des jeux haute définition sur grand écran, et plus la consommation risque d’être élevée.
Il peut arriver cependant que du matériel high-tech se vende comme “ultra optimisé”, “très peu consommateur” ou “green”, ce qui peut mettre le doute : vaut-il mieux prolonger sa vieille machine ou la remplacer ? La réponse est bien sûr de prolonger tant que ladite machine fonctionne encore et remplit tous nos besoins, puisque comme évoqué en début d’article, la grande majorité de l’impact environnemental d’un objet numérique a lieu lors de sa fabrication.
Les sirènes du marketing peuvent ceci dit vite faire oublier tout ce qu’on a vu dans la partie 1 (méthode BISOU) et créer des envies non désirées. Voire pire, les publicitaires peuvent mentir et rendre leurs produits plus verts qu’ils ne le sont.
En attendant de vraies législations à ce sujet, il faut essayer de redoubler de vigilance pour détecter ce fameux greenwashing (quelques conseils ici [4]), et surtout réussir à ne pas céder aux multiples pulsions d’achats qui nous entourent, ce qui est un travail propre à chacun et chacune d’entre nous.
[1] – Lucas Villiard, “Combien consomme un PC et quel est son coût sur la facture ?”, Selectra, 21/08/2024 (consulté le 23/02/2025)
[2] – Bercy Infos, “Appareils électroménagers : bien les choisir grâce à l’étiquette énergie”, Ministère de l’économie, 14/11/2023 (consulté le 23/02/2025)
[3] – Maurine Briantais, “Xbox, PS5, Switch : quelle console de jeu consomme le plus ?”, Comment ça marche, 23/11/2022 (consulté le 23/02/2025)
[4] – Jonas Moerman, “Comment repérer le greenwashing ?”, écoconso, 04/04/2023 (consulté le 23/02/2025)
4 – Éteindre son deuxième écran lorsqu’il ne sert pas.
Comme vu dans la partie 1-6, les écrans ont un impact non négligeable de par leur fabrication, mais aussi leur consommation d’énergie. En se basant sur l’étiquette énergétique [1] vue précédemment, leur consommation augmente graduellement à chaque note :

C’est pourquoi éteindre un écran qui ne sert à rien lors d’une longue session de gaming permet de faire des gains substantiels d’électricité, ainsi que d’économiser quelques euros. D’ailleurs, si ce deuxième écran est souvent éteint, peut-être qu’un seul écran peut suffire.
Pour résoudre les différents soucis qui peuvent arriver lorsque l’on passe de deux écrans à un seul écran, il existe des raccourcis permettant de repasser rapidement à la configuration qui convient. Sur Windows : Win + P et sur Mac : Cmd + F1.
À noter également que le réglage de la luminosité d’un écran peut aussi jouer légèrement sur sa consommation : plus la luminosité est importante, et plus il consomme d’électricité.
Des conseils que l’on peut retrouver dans ce guide de l’Ademe [2] notamment.
[1] – Giorgos, “Quelle est la quantité d’énergie consommée par votre écran PC ?”, Cool blue, 14/06/2023 (consulté le 23/02/2025)
[2] – “Informations sur la nouvelle étiquette énergie des téléviseurs et écrans”, Ademe, 2020 (consulté le 23/02/2025)
5 – Utiliser une configuration graphique raisonnable.
La quantité d’électricité consommée en jouant dépend du matériel de jeu, et de l’intensité de fonctionnement de ce matériel. Tout comme le travail des studios de développement permet d’optimiser la consommation énergétique [1] utilisée par les jeux, paramétrer la résolution et les options de performance graphique permet également de solliciter plus ou moins le matériel utilisé. En limitant la résolution ainsi que certains effets visuels, le matériel (carte graphique, processeurs et RAM) peut éviter de fonctionner à pleine puissance, et ainsi limiter la consommation électrique nécessaire pour fonctionner. Le gain de consommation peut aller du simple au double. D’autant plus intéressant quand l’impact de certains réglages est à peine visible en jeu.
Ainsi, une carte graphique récente peut atteindre de 300 à 450 W de puissance [2]. Pour comparaison, un frigo est environ à 30W, et un téléviseur autour de 150W. La quantité d’énergie consommée sera directement proportionnelle à cette puissance, de même que la facture électrique qui en découle. Ainsi, en permettant à la carte graphique de ne pas fonctionner à plein régime, on limitera l’énergie consommée.
Pour cela, il faut jouer sur les différentes options graphiques des jeux : raytracing, nombre de FPS, post-process, motion blur, anti-aliasing, ombres, textures…
Ces paramètres sont souvent répartis entre des configurations toutes faites : basse, moyenne et haute performance, correspondant donc à autant de consommation électrique.
De notre point de vue, le but n’est bien sûr pas de se ruiner les yeux en mettant tout au minimum, mais de trouver le juste équilibre entre plaisir et économie d’énergie.
Par ailleurs, de plus en plus de jeux proposent des “Eco-Modes” qui désactivent par exemple les fonctionnalités les plus consommatrices (haute résolution, framerate…) pendant les moments de jeu où elles ne sont pas nécessaires (menus, lobbies, idle time…). L’exemple le plus complet à ce jour est For Honor [3] d’Ubisoft : “Sur les consoles PS5 et Xbox Series, une nouvelle option Eco Mode permet de sauver de l’énergie en réduisant le framerate, la résolution et les upgrades graphiques. Plusieurs niveaux existent, allant de son activation simplement dans les menus, à son activation totale.”
L’impact est assez important. Par exemple, un jeu qui tourne en 2K avec 30fps peut consommer jusqu’à 5 fois moins qu’en 4K fps illimité pour une expérience de jeu quasi similaire.
Des studios indés ont également expérimenté avec une jauge de consommation électrique qui augmente et devient rouge lorsque la résolution et le framerate sont trop élevés pour le PC. Exemple avec le jeu Ultros [4] :
Et pour finir, l’éco-mode de Fortnite réduit progressivement la résolution et le framerate lorsque le joueur est en idle : l’énergie économisée cumulée depuis cette update est équivalente à la production d’un champ de 14 éoliennes tournant à plein régime [5].
En résumé, utiliser l’Eco-mode du jeu ou effectuer soi-même un paramétrage des options graphique équilibrant optimalement entre qualité et consommation permet un vrai gain dans notre consommation.
[1] – Ben Woodhouse, “Reducing Fortnite’s Power Consumption”, Epic Games, 2023 (consulté le 23/02/2025)
[2] – JP Novak, “Liste de GPU selon leur consommation électrique”, EatYourBytes, 31/01/2023 (consulté le 23/02/2025)
[3] – “Patch Notes 2.51.0 – FOR HONOR”, Ubisoft, 25/04/2024 (consulté le 23/02/2025)
[4] – Andrea Piano, Hugo Bille, “Honest Power Options”, Green game design, 2025 (consulté le 23/02/2025)
[5] – Ben Woodhouse, “White paper: Reducing Fortnite’s power consumption”, Epic Games, 13/06/2023 (consulté le 23/02/2025)